Comment faire de la comptabilité analytique ?

Actualité publiée le 11 octobre 2022

La comptabilité analytique est une excellente méthode de gestion comptable permettant de mieux analyser les performances d’une entreprise. Elle offre de comparer techniquement les frais généraux engagés par une structure pour assurer son activité et son chiffre d’affaires. Comment se mettre à la comptabilité analytique ?

 

La comptabilité analytique : c’est quoi ?

 

La comptabilité analytique est une méthode de gestion. Elle est fondée sur les données de la comptabilité générale et est utilisée en vue d’examiner scrupuleusement chaque activité (service ou produit) de l’entreprise.

 

Pour parvenir à ce résultat, la comptabilité analytique répartit clairement les coûts et analyse les ressources que l’entreprise consomme à chaque étape de son processus de travail. Ainsi, elle analyse aussi bien les services de transport que la logistique de commercialisation ou le processus de production.

 

Bien qu’elle soit basée sur les documents comptables, la comptabilité analytique génère des études à destination des responsables de projet ou de la direction de l’entreprise, plutôt qu’à son service comptable proprement dit. Ainsi, là où la comptabilité générale enregistre les flux financiers, la comptabilité analytique va plus loin et en analyse les conséquences sur le fonctionnement de l’entreprise.

 

Avantages de la comptabilité analytique

 

En fournissant aux cadres dirigeants d’une structure toutes les informations nécessaires pour mieux comprendre la rentabilité globale de l’entreprise, la comptabilité analytique est utilisée pour donner des indicateurs de performance.

 

On procède aux analyses de comptabilité analytique lorsqu’il est nécessaire d’améliorer le processus de fabrication d’une société industrielle, qu’il faut revoir le prix de vente des produits ou que l’on souhaite identifier les éventuels leviers de croissance de la structure. C’est également un outil essentiel de gestion, qui permet :

 

– De réaliser des prévisions fiables.

– De comprendre ses écarts de budgets.

 

Faire de la comptabilité analytique : les méthodes

 

Il existe de nombreuses méthodes de calcul en comptabilité analytique. Les gestionnaires ou les comptables qui utilisent la discipline adaptent leurs méthodologies en fonction du modèle économique de la structure.

 

La méthode des coûts complets

 

Il s’agit avec cette technique de considérer toutes les dépenses que l’entreprise engage pour soutenir sa production. Elle est très utilisée pour mieux définir le prix de vente des produits (afin de le mettre en rapport avec le prix de revient d’un article). Lorsqu’ils utilisent cette technique, les experts additionnent les coûts directs et indirects. Il s’agit des charges imputables à la fabrication d’un produit : les matières premières par exemple, ou le temps de travail des salariés. Plus concrètement, au titre de la méthode des coûts complets, on répartit dans des centres d’analyse chaque charge indirecte :

– L’approvisionnement : le transport des marchandises.

– La production : le loyer ou la main d’œuvre.

– La distribution : les frais de marketing et de communication.

 

La méthode des coûts partiels

 

Avec cette méthode, les lecteurs des documents de comptabilité analytique sont en mesure de vérifier que la marge réalisée couvre l’intégralité des coûts fixes de la société. Elle permet également de comparer la rentabilité de chaque produit qui compose les gammes d’articles de l’entreprise ou de déterminer un seuil de rentabilité (afin de savoir quand la société réalise un résultat net).

Certaines charges sont ainsi exclues de ce calcul, telles que les dépenses variables, en raison de leur évolution possible au cours de l’année comptable (elles varient en fonction du niveau d’activité de l’entreprise).

 

La méthode des coûts directs

 

Dite direct costing, c’est une technique anglo-saxonne particulièrement propice à examiner la rentabilité des entreprises qui ont plusieurs activités (ou qui commercialisent divers types de produits). En pratique, elle combine les techniques de la méthode des coûts complets et des coûts partiels.

 

Outils de gestion très puissant, la méthode des coûts directs offre de véritablement établir une politique de prix fiable et de bien évaluer le risque qu’induirait ce changement pour la structure.

 

La méthode ABC

 

Activity Based Costing : la méthode de la comptabilité analytique ABC a émergé suite à la demande des consommateurs en produits différenciés. Le fait qu’une entreprise différencie ses produits bouleverse la répartition des charges d’une structure. La charge correspondant à la main-d’œuvre, auparavant prépondérante, diminue au profit :

– De la recherche et du développement.

– Du budget marketing.

– Des coûts de maintenance et de suivi qualité, etc.

 

La méthode ABC étudie les diverses activités d’une même structure en analysant sa chaîne de valeur. Ce faisant, elle permet de diminuer les frais généraux, d’évaluer la rentabilité de chaque produit diversifié et d’améliorer les processus de fabrication.

 

Attention, la méthode ABC consiste en un gros investissement : elle requiert l’intervention d’un cabinet comptable. Ces experts vont :

– Identifier les activités de la société.

– Évaluer les ressources consommées au titre du fonctionnement.

– Déterminer des critères d’activité et leur coût : les heures de travail par exemple.

– Regrouper les activités par critère.

– Calculer le coût global de revient.

 

La méthode des coûts ciblés

 

Aussi appelée target costing, la méthode des coûts ciblés en comptabilité analytique vise à déterminer un seuil de dépenses à ne pas dépasser dans la conception de produits d’exploitation. Très utilisée pour les services marketing et communication, elle doit prendre en considération deux contraintes :

– Le prix de vente qui s’impose sur le marché.

– La marge bénéficiaire que cherche à atteindre l’entreprise.

 

Dans ce cas de figure, la comptabilité analytique doit également s’inscrire dans le contexte économique actuel. Par exemple, une bonne étude en comptabilité analytique doit tenir compte, notamment, de l’obsolescence programmée et de son impact sur la durée de vie des produits (qui ne cesse de diminuer). En effet, l’obsolescence programmée entraîne une augmentation des coûts de revient en recherche et développement, fabrication des prototypes et frais de mise sur le marché.

 

Soutenir le passage à la comptabilité analytique

 

La comptabilité analytique suppose donc une approche globale du fonctionnement de l’entreprise. Pour passer d’une comptabilité générale à la comptabilité analytique, une structure doit :

– Définir le périmètre d’intervention et d’étude de la comptabilité analytique.

– Déterminer le meilleur moment de la saisie des informations à analyser.

– Procéder à l’enregistrement comptable en parallèle (la comptabilité analytique ne se substitue pas intégralement à la comptabilité générale).

 

Il lui faudra également mettre en place un plan comptable analytique, au sein duquel elle indiquera clairement quels sont les indicateurs à suivre et les objectifs poursuivis par le changement de méthode.

 

À l’ENGDE, les méthodes de la comptabilité analytique sont enseignées au sein de tous les cursus de haut niveau de l’établissement. Grâce à de nombreux stages en alternance, les étudiants de l’école découvrent par la pratique comment mettre en place la comptabilité analytique au sein des structures professionnelles.

 

Attention, si la comptabilité générale résulte d’une obligation légale pour les sociétés, mettre en place une comptabilité analytique est un choix de la direction.

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